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L’évolution des frais de santé : une tendance à la hausse dans un contexte inflationniste

30 novembre 2022

Chaque mois, nos factures ne cessent de s’alourdir. Fioul, plein d’essence, électricité, produits alimentaires, vêtements, frais de santé… les prix flambent, attisés par un niveau d’inflation proche de celui des années 80. Pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, relance budgétaire massive... Quelles que soient ses origines, l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des Français. Décryptage.

L’évolution des frais de santé : une tendance à la hausse dans un contexte inflationniste

Inflation : des prix toujours en hausses.

 

Définition

L’INSEE définit l’inflation comme "la perte de pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix". L’inflation se décorrèle donc de la hausse du coût de la vie. Son taux est évalué grâce à l’indice des prix à la consommation (IPC). Pour le calculer, les enquêteurs de l’INSEE relèvent plus de 200 000 prix par mois - toujours, dans les mêmes points de vente et pour les mêmes produits et services. L’ensemble des tarifs collectés est ensuite agrégé puis pondéré en fonction de la part que les ménages y consacrent en moyenne. Ce panier type est actualisé tous les ans.Tous les pays membres de l’Union européenne procèdent de même. Chaque institut national transmet ainsi ses données à l’Eurostat, l’organisme européen chargé de la production de statistiques européennes harmonisées.

Depuis l'été 2021, l'inflation a brusquement augmenté.Entre juillet 2021 et juillet 2022, elle est passée de 1,5 % à 6,8 %, avant de légèrement ralentir en août (6,5 %).La France reste en dessous du niveau de la zone euro (9,1 % en août 2022). Dans certains petits pays européens, l'inflation atteint 10, voire 20 %. Source : https://www.vie-publique.fr

 

Les causes de l'inflation

L'inflation est un phénomène économique complexe. Bien qu’elle soit rattachée à l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation, sa hausse soudaine résulte de causes multiples, en lien avec notre récente actualité.

  • La reprise de l’activité après Covid-19 – Augmentation des demandes consommateurs, rétablissements des chaînes d’approvisionnement et d’acheminement, politique zéro covid menée par la Chine… Lorsque qu’une forte demande rencontre une offre réduite : les prix montent.

  • L'augmentation des prix de l'énergie. Après la levée des restrictions liées au Covid, les prix de l'énergie ont massivement grimpé. Les prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l'électricité ont fortement augmenté en France entre décembre 2020 et octobre 2021. Une tendance qui se poursuit en 2022.

  • La Guerre en Ukraine : Depuis février 2022, le conflit russo-ukrainien fait grimper les prix de nombreuses matières premières (pétrole, gaz, huile, blé). La baisse des exportations ukrainiennes et les sanctions prises contre la Russie obligent de nombreux pays à réorganiser leurs approvisionnements, un processus complexe et coûteux.

  • La relance budgétaire massive. Afin d'éviter l'effondrement des économies et de maintenir les revenus, beaucoup de pays ont creusé leur déficit pour mettre en place des programmes d'aides. En France, les dépenses publiques ont bondi de 4 % en 2021. De plus, en 2022, le gouvernement a lancé un programme d'aides de soutien au pouvoir d'achat.

  • La baisse de l’euro. Initiée en 2021, cette baisse s’est accélérée en 2022. Déprécié, l’euro a vu sa valeur faiblir par rapport à d’autres monnaies. Résultat :  les Français doivent payer plus cher les produits issus de l’importation, notamment les énergies fossiles.

  • La politique monétaire des banques centrales. Pour contrer les différentes crises, les principales banques centrales pratiquent une politique monétaire dite d'assouplissement quantitatif. Elle consiste à acheter massivement des actifs financiers, y compris la dette publique, pour injecter un maximum de liquidités dans l'économie.

 

En octobre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 6,2 % sur un an. Les deux plus importantes dépenses étant l’énergie (+ 19,1 %) et l’alimentation (+ 12 %). Source : Insee - Indice des prix à la consommation - résultats provisoires (IPC) - octobre 2022

 

Conséquences de l’inflation : faut-il s’inquiéter ?

Perte de compétitivité, diminution des exportations, dégradations des soldes publics… si les salaires ne sont pas indexés par la hausse des prix, l’inflation entraîne toujours une baisse du pouvoir d’achat qui pèse surtout sur le budget des ménages les moins aisés. Conséquences : le niveau d’incertitude augmente et la rentabilité des investissements est mise à mal. Sa forte progression peut, à la longue, faire entrer le pays en stagnation voire en récession. Entrainant une hausse du chômage.

 

Des frais médicaux qui augmentent plus vite que l’inflation

 

Si la santé n'a pas de prix, les frais des soins de santé, eux, augmentent tous les ans ! Une hausse annuelle décorrélée de l’actuelle inflation ? Si les causes sont d’origines différentes, les conséquences, elles, aboutissent au même constat. De plus en plus onéreuses, les dépenses médicales mettent les Français à mal et impactent considérablement les tarifs proposés par les mutuelles et les complémentaires santé.

 

Une hausse conforme à l’ordinaire

En moyenne, l’inflation médicale est de l’ordre de 7 à 8 %* chaque année, selon les pays. Elle touche aussi bien l’hospitalisation, les tarifs de consultation et les prix des médicaments.

À elle seule, la technologie médicale peut représenter jusqu’à 50 %* de l’inflation médicale.
Si l’on peut se réjouir des progrès enregistrés par la médecine, force est de constater que son coût est toujours plus élevé.   

 

Les facteurs aggravants de l’inflation médicale

Malgré sa progression attendue, l’actuelle inflation médicale, a d’autres origines. Elle serait notamment accentuée par :     

  • Le vieillissement de la population, la multiplication des cancers, des maladies cardiovasculaires et des troubles musculo-squelettiques, la prise en charge progressive des problèmes de santé mentale qui impactent considérable le montant des frais de santé.

  • L’augmentation des dépenses médicales liées au Covid l’an passé. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), ces dernières ont augmenté de près de 10 % en 2021, en raison notamment des frais liés aux dépistages et à la vaccination.

  • La mise en place, en janvier 2021, de la réforme 100 % santé. Cette dernière permet en effet un remboursement plus important des frais pour les lunettes et les prothèses auditives et dentaires, sans reste à charge pour les patients. En conséquence, le nombre de bénéficiaires de ces soins a augmenté avec cette réforme.

 

Les hôpitaux menacés par la hausse des prix
« La forte inflation que connaît l'Hexagone devrait peser près de trois milliards d'euros dans les finances des hôpitaux. »
Etude sur la régulation économique du secteur hospitalier, Roland Berger, 2022.

Transports, achats médicaux, restauration des patients, gestion du linge, matériel, tout augmente, mais c'est l'électricité qui pèse le plus dans la balance. L’inflation est, en effet, en train de grignoter les budgets des établissements de santé… qui demandent une aide de l’État et la révision de leurs tarifs. Face à cette situation, les professionnels tirent la sonnette d’alarme afin que l’accès aux soins et la santé des Français n’en pâtissent pas. 

 

Les mutuelles revoient leurs tarifications à la hausse

Corrélée à l’inflation, l’augmentation des frais de santé et, par voie de conséquence, les cotisations mutuelles creusent davantage le budget des Français.

 

La cotisation moyenne pour une famille de deux parents et de deux enfants ayant souscrit à une mutuelle dite « classique » a augmenté de 6,55 % entre 2021 et 2022, selon une étude publiée, en octobre 2022, par le comparateur MeilleurTaux Assurances pour Les Echos. En passant en moyenne de 1 100 € par an à 1 172 €, le prix des mutuelles a évolué en suivant approximativement l’inflation. *Source : McKinsey & Company, sept 2022.

 

Les évolutions réglementaires accélèrent l’augmentation des dépenses de santé

Selon une récente étude, les frais déboursés par les organismes de complémentaire santé entre début 2019 et début 2021 sont passés de 6,2 à 7,5 milliards d’euros*. Ils ont donc augmenté de 21 % pendant cette période. Une hausse qui s’explique par l’entrée en vigueur du 100 % santé et qui pourrait s’accentuer avec le Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023. Explications.

 

Comme chaque année, les Français se préparent à une hausse des tarifs de leur assurance. En matière de santé, l’année 2023 ne fera pas figure d’exception. Les cotisations devraient augmenter de 3 à 5 % selon les prévisions.

 

Pour expliquer cette augmentation, et malgré les appels à la modération du gouvernement, les compagnies d'assurance insistent sur le coût des dépenses de santé en hausse de 7,9 % depuis 2021. Si la crise sanitaire est mise en cause : hospitalisations massives, campagnes de vaccination, tests de dépistages, achats de matériel (seringues, masques, gants…), elle n’est pas la seule responsable de cette tendance.

 

L’impact du 100% santé

Depuis sa mise en place, la réforme du 100% Santé a séduit de nombreux bénéficiaires motivés par l’absence du reste à charge. Le nombre total de patients ayant eu recours à un équipement optique (verres et/ou monture), quel que soit le panier de soins était de 15,5 millions en 2021, dont 2,6 millions de bénéficiaires de l’offre 100 % santé**. 


Impulsée par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé de 2017 à 2020, la réforme aurait coûté 2,5 milliards d'euros aux complémentaires de l’Assurance maladie d’après le dernier rapport 2022 de l’Union nationale des organismes complémentaires de l’Assurance maladie (UNOCAM).

77 % des 3,2 Mds € du coût global (Assurance maladie obligatoire et Assurance maladie complémentaire) ont été remboursés sur les trois volets : optique, audiologie et dentaire. À lui seul, le dentaire a représenté plus de 2 Mds € de prestations.

 

Les OCAM ont toujours financé les dépenses des postes dentaire, optique et auditif. Mais répondant à l’obligation gouvernementale de prendre en charge l'intégralité des frais des soins faisant partie du panier zéro reste à charge, leur part s’est considérablement accrue :  61 % des dépenses totales en 2021 contre 55 % en 2019*.

Pour pallier cette différence de 7 %, les complémentaires devraient réévaluer, d’ici janvier 2023, le montant de leurs cotisations.

 

Projet de loi de Finance de la Sécurité Sociale 2023

Les mutuelles vont une nouvelle fois être mises à contribution.
Les sénateurs viennent d’intégrer, au projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, une « contribution de solidarité » visant les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM). Le rendement, qui serait de 300 millions d’euros par an***, viendrait financer la Caisse nationale de l’assurance maladie. Le niveau du prélèvement voté par le Sénat serait évalué à 150 millions d’euros***.

Le Parlement avait déjà taxé les complémentaires, mettant en avant les économies réalisées avec la baisse des consultations des Français en pleine pandémie. Le montant était d’un milliard d’euros en 2020, puis de 500 millions d’euros en 2021.

Si Olivia Grégoire, l’actuelle ministre des PME avait qualifié ces contributions d’« exceptionnelles », l’annonce d’une nouvelle participation financière initiée par le PLFSS fait actuellement débat au sein des OCAM. Quid de l’idée d’une « Grande Sécu » ? Les avis sont partagés.

 

Chaque situation est unique.

Toujours à l’écoute des besoins de ses clients AG2R ARPEGE s’engage à proposer des solutions adaptées à leurs attentes et calculées au plus juste.

Quelles que soient les évolutions économiques ou sociales, nous adaptons nos prestations santé afin qu’elles répondent aux enjeux de demain sans impacter le budget de nos assurés. Vous pouvez compter sur nous.  

 

*Etude comparative réalisée par l’union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam) et les trois fédérations représentatives (CTip, FNMF et France Assureurs).
** Assurance maladie, 2022
*** Public Sénat, 2022

 

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