Prendre la main
sur demain
Jean-Baptiste PETHE, chef économiste
Chaque semaine, retrouvez la note hebdomadaire de conjoncture produite par le Département de la Recherche. Retrouvez aussi tous les mois, le Flash Marchés, condensé de l’actualité économique et financière ; ainsi que le scénario présentant les perspectives à moyen terme.
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Créations d'emploi privé vs. composantes emploi des ISM
Source : ISM, BLS, AG2R La Mondiale
Aux États-Unis, huit sénateurs démocrates ont fini par céder pour mettre fin au government shutdown le plus long de l’histoire. Cela va permettre aux statistiques économiques officielles d’être de nouveau publiées, à commencer par le rapport sur l'emploi de septembre ce jeudi. Le marché de l’emploi américain continue d’être une source d’inquiétudes, avec une hausse récente des annonces de licenciements. Cependant, les enquêtes réalisées auprès des entreprises suggèrent une amélioration des créations d’emploi depuis cet été et une hausse des intentions d’investir, ce qui est rassurant. Dans ce contexte, de nombreux présidents de la Fed régionale souhaitent ralentir le rythme de baisse des taux. Les marchés ont ainsi réduit leur anticipation de baisse de taux en décembre à 43 %, mais continuent de prévoir un retour vers 3 % d’ici la fin de 2026. Sur le front commercial, la Suisse a annoncé avoir trouvé un accord qui réduirait ses droits de douane vers les États-Unis de 39 % à 15 % et l'administration américaine a annoncé réduire les droits de douane sur certaines importations agricoles.
En Chine, les statistiques ont enregistré une nette décélération de l’activité en octobre : baisse des exportations pour la première fois de l’année (-1,1 % en glissement annuel), contraction de l’investissement fixe (-1,7 %), ralentissement des ventes au détail (+2,9 %) et de la production industrielle (+4,9 %). L’économie britannique a également déçu, enregistrant une faible croissance au T3 (0,1 %) et une remontée du taux de chômage (à 5,0 %).
En Allemagne, le comité des sages économiques a exprimé des doutes sur l'efficacité du plan de relance. Ils estiment que moins de la moitié des dépenses du fonds d’infrastructures prévues d’ici 2030 pourront être considérées comme des dépenses supplémentaires. Ils ont également réduit leur prévision de croissance pour 2026 à 0,9 %, contre 1,3 % attendu par le gouvernement. Cette critique intervient alors que le marasme industriel se poursuit : la production du pays a rebondi moins qu’attendu en septembre (+1,3 %) après la chute enregistrée le mois précédent. Au niveau européen, la Commission européenne s’est montrée favorable à l’introduction d’une taxe sur les petits colis dès le premier trimestre 2026, afin de lutter contre l’afflux de produits en provenance de Chine.
En France, le marché de l’emploi s’est dégradé au troisième trimestre. Les créations d’emploi salarié ont été négatives (-0,3 % sur le trimestre), tandis que le taux de chômage a augmenté de 0,1 point à 7,7 %. Par ailleurs, l’enquête trimestrielle réalisée auprès des PME a enregistré un net recul des intentions d’investir, suggérant que le rebond observé au T3 ne serait que de courte durée. Au niveau politique, l’Assemblée nationale a voté la suspension de la réforme des retraites à une large majorité, tout en annulant le gel des prestations sociales et notamment des pensions de retraite. Le recul des perspectives d’une dissolution a permis de faire reculer le spread obligataire sous les 75 pb. En l’état des discussions, le déficit public serait néanmoins autour de 5 % du PIB en 2026 d’après la ministre des comptes publics, loin des 4,7 % visés par le gouvernement.
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Publié le mardi 4 novembre 2025
Publié le mardi 4 novembre 2025
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