Carpimko : un régime de prévoyance réformé
La Carpimko est une caisse autonome en charge du régime d’assurance retraite et d’invalidité-décès des auxiliaires médicaux libéraux, à savoir des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes, des pédicures-podologues, des orthophonistes et des orthoptistes. À ce titre, elle recouvre leurs cotisations sociales personnelles et leur verse les prestations correspondant à ce régime. Et pour maintenir son équilibre financier, c’est-à-dire pour faire face à l’augmentation croissante des demandes d’indemnisation sans pour autant relever le montant des cotisations sociales, les modalités d’attribution et le montant de certaines prestations d’invalidité-décès ont été revus. Le point sur la réforme du régime de prévoyance des auxiliaires médicaux.

En cas d’incapacité de travail
Les auxiliaires médicaux en arrêt de travail pour accident ou maladie peuvent percevoir (à compter du 91e jour d’arrêt) une allocation journalière d’inaptitude versée par la Carpimko. Son montant demeure inchangé en 2025 et reste donc fixé à 55,44 € par jour.
Cette allocation journalière d’inaptitude peut, selon la situation familiale et personnelle de l’auxiliaire médical, être majorée (enfant à charge, tierce personne…). Mais attention, car depuis le 1er janvier 2025 :
- la majoration par enfant à charge est divisée par deux, s’établissant ainsi à 8,06 € par jour (contre 16,63 € par jour en 2024) ;
- la majoration pour tierce personne est inchangée, elle demeure donc fixée à 20,16 € par jour ;
- et la majoration pour conjoint à charge est supprimée (10,08 € par jour en 2024).
En complément : en cas de reprise d’activité à des fins thérapeutiques, l’allocation journalière d’inaptitude peut, sur décision du médecin conseil, être maintenue au profit de l’auxiliaire médical. L’allocation est alors être versée à hauteur de 100 % pendant 3 mois (55,44 € par jour), puis est réduite de moitié pendant 6 mois maximum (27,72 € par jour).
En cas de grossesse
Depuis le 1er janvier 2025, la Carpimko ne verse plus de prestations aux auxiliaires médicales durant leur congé de maternité. En effet, l’allocation journalière d’inaptitude n’est désormais plus cumulable avec les prestations de maternité octroyées par les Caisses primaires d’Assurance maladie (CPAM).
Précision : à l’occasion de leur congé de maternité, les auxiliaires médicales peuvent prétendre, auprès de leur CPAM, à une allocation forfaitaire de repos maternel (3 925 € au 1er janvier 2025) et à une indemnité journalière calculée en fonction de leur revenu professionnel (64,52 € par jour maximum au 1er janvier 2025).
Les auxiliaires médicales en arrêt maladie au-delà de leur congé de maternité peuvent se voir accorder l’allocation journalière d’inaptitude versée par la Carpimko.
En cas d’invalidité
Les auxiliaires médicaux peuvent prétendre, à compter du 1er jour de la 4e année d’incapacité de travail (médicalement reconnue), à une rente d’invalidité attribuée par la Carpimko. Celle-ci se substitue alors à l’allocation journalière d’inaptitude.
Le montant cette rente reste fixée, en 2025, à :
- 20 160 € par an, en cas d’invalidité totale (incapacité professionnelle égale à 100 %) ;
- 10 080 € par an, en cas d’invalidité partielle (incapacité professionnelle égale ou supérieure à 66 % et entraînant une réduction des 2/3 de l’activité).
En cas d’invalidité totale, le montant de la rente peut être majoré. Mais là encore, certaines majorations applicables à la rente d’invalidité ont été modifiées. Ainsi, depuis le 1er janvier 2025 :
- la majoration par enfant à charge est réduite de moitié, s’établissant donc à 3 024 € par an (contre 6 048 € par an en 2024) ;
- la majoration pour tierce personne demeure fixée à 6 048 € par an ;
- et la majoration pour conjoint à charge est supprimée (6 048 € par an en 2024).
En complément : depuis le 1er juillet 2024, en cas de possibilité de reclassement professionnel dans une autre profession, le versement de la rente d’invalidité, partielle ou totale, peut, sur décision d’une commission désignée par le conseil d’administration de la Carpimko :
- être supprimé à compter du 1er jour du trimestre qui suit la décision de la commission ;
- ou être maintenu en totalité pendant 6 mois à compter du 1er jour du trimestre civil qui suit cette décision, puis à hauteur de 80 % pendant un an et à hauteur de 40 % pendant une année supplémentaire.
En cas de décès
Lors du décès d’un auxiliaire médical, la Carpimko peut verser à son conjoint, notamment, un capital-décès et une rente de survie. Depuis le 1er juillet 2024, ces prestations peuvent aussi bénéficier au partenaire de Pacs de l’auxiliaire médical décédé.
Le montant du capital décès est fixé à :
- 54 432 € en cas de présence d’un ou de plusieurs enfants à charge ;
- 36 288 € en l’absence d’enfant à charge.
Quant à la rente de survie, son montant s’élève à 10 080 € par an.
Montant 2025 des prestations de prévoyance versées par la Carpimko
Retrouvez dans le tableau ci-dessous le montant 2025 des principales prestations allouées par la Carpimko aux auxiliaires médicaux au titre de la prévoyance :
Prestation | Montant 2025 |
Allocation journalière d'inaptitude | 55,44 € par jour |
- Majoration par enfant à charge | 8,06 € par jour |
- Majoration pour tierce personne | 20,16 € par jour |
Allocation journalière d'inaptitude en cas de reprise d'activité à des fins thérapeutique | 55,44 € par jour pendant 3 mois puis 27,72 € par jour pendant 6 mois maximum |
Rente d'invalidité partielle | 10 080 € par an |
Rente d'invalidité totale | 20 160 € par an |
- majoration par enfant à charge | 3 024 € par an |
- Majoration pour tierce personne | 6 048 € par an |
Capital décès (sans enfant à charge) | 36 288 € |
Capital décès (avec enfant à charge) | 54 432 € |
Rente de survie | 10 080 € par an |
Et s’agissant des cotisations sociales ?
En matière d’invalidité-décès, les auxiliaires médicaux sont redevables d’une cotisation annuelle forfaitaire auprès de la Carpimko. Le montant de cette cotisation reste stable en 2025 pour s’établir à 1 022 €.
Auparavant, les auxiliaires médicaux en incapacité totale de travail depuis plus de 6 mois bénéficiaient d’une exonération de cette cotisation avec maintien des droits en matière de prévoyance. Ce n’est plus le cas depuis le 1er janvier 2025.
En matière d’assurance retraite, les auxiliaires médicaux qui se trouvent en incapacité de travail pendant au moins 6 mois au cours d’une année (consécutifs ou non), sont exonérés des cotisations sociales de retraite de base et de retraite complémentaire (hors ASV).
Cette exonération n’a aucune incidence sur les droits à retraite de base des auxiliaires médicaux, grâce à l’attribution de trimestres et de points gratuits.
Concernant les droits à retraite complémentaire, la Carpimko procède également à l’attribution de points gratuits. Toutefois, le nombre de points ainsi consenti a diminué. En effet, depuis le 1er janvier 2025, les auxiliaires médicaux exonérés de cotisations sociales d’assurance retraite se voient attribuer, au titre de la retraite complémentaire, seulement la moitié de la moyenne des points acquis au cours des 3 années précédant celle de l’exonération (contre, auparavant, le tiers du nombre total de points acquis au cours de ces 3 années).