Notre analyse économique et financière
Découvrez notre analyse des évolutions économiques et financières actuelles ainsi que le suivi des principaux indicateurs économiques. Afin de bien comprendre les évolutions des marchés financiers, il est important de suivre l’actualité mondiale. Dernière mise à jour le : 01 juillet 2025.
Synthèse : La guerre commerciale américaine menace la croissance mondiale
- Alors que la croissance mondiale avait terminé l’année 2024 sur une note positive, la guerre commerciale initiée par l’administration américaine, plus agressive qu’anticipé, fait craindre un retour de la récession. Parmi les grandes économies, les États-Unis seraient les premières victimes de cette guerre, avec un choc économique estimé autour 3 points de PIB en 2025/2026. La Chine suivrait, avec un impact estimé à environ 2,0 points de PIB, puis l’Europe, confrontée à un ralentissement d'environ 1 point de PIB. Ces estimations reposent sur des hausses de tarifs douaniers américains moyens de l’ordre 16%, soit un peu moins qu’annoncé le 2 avril. Elles supposent également un durcissement seulement modéré des conditions financières.
- Avec des hausses de tarifs douaniers de cette ampleur, l’inflation américaine pourrait dépasser 4% en deuxième partie d’année, affectant le pouvoir d’achat des ménages américains. Cela accentuerait les divergences avec la zone euro, où l’inflation est encore attendue proche de 2% dans les prochains trimestres.
- Confrontée à un nouveau choc stagflationniste, la Fed devrait attendre des signes d’un ralentissement significatif du marché de l’emploi avant d’assouplir sa politique monétaire de manière plus marquée. Elle ne peut pas porter secours à l’économie de manière préventive. De leur côté, les banques centrales européenne et chinoise devraient accélérer la baisse de leurs taux directeurs jusqu’à atteindre un niveau accommodant.
- Après avoir été volatiles en 2024, les rendements obligataires devraient désormais refléter le ralentissement de la croissance mondiale. Les taux américains pourraient s’établir sous la barre des 4% cette année. Les taux européens suivraient la même tendance, même si les perspectives d’une expansion budgétaire majeure en Allemagne limitent le potentiel de baisse.
- Si le début de l’année 2025 a été favorable aux actifs risqués, notamment européens, la guerre commerciale américaine a provoqué un revirement majeur des indices boursiers. Le retour des craintes de récession crée un potentiel de correction supplémentaire, en particulier aux États-Unis, où les valorisations demeurent historiquement élevées. En Europe, si l’expansion budgétaire allemande offre un soutien, ce soutien ne devrait pas se concrétiser pour les entreprises avant mi-2026.
Evolution économique : La modération de l'inflation et des tensions commerciales apaise les inquiétudes sur la croissance
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Aux États-Unis, les indicateurs d’activité ont déçu pour le mois de mai. La production industrielle, les mises en chantier et la consommation des ménages ont toutes enregistré un repli. Les indicateurs avancés du mois de juin ont été également mitigés, avec un recul de l’ISM manufacturier et non manufacturier (à 48,5 et 49,9 respectivement), mais un léger rebond de la confiance des petites entreprises. En parallèle, l’inflation a surpris par sa modération (+2,4 % sur un an en mai) et les tensions commerciales se sont réduites avec l’accord trouvé entre les États-Unis et la Chine, alimentant l’optimisme sur la croissance future. La Fed a maintenu le statu quo en juin en adoptant un ton prudent, mais n’a pas exclu un assouplissement à l’automne si l'inflation le permet.
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En zone euro, l’activité marque le pas après un premier trimestre dopé par l’anticipation de la guerre commerciale. La production industrielle et le surplus commercial se sont nettement repliés en avril. Le climat des affaires demeure en zone de faible croissance (PMI composite à 50,2 en juin). De son côté, l'inflation se modère de nouveau (1,9 % en mai). La BCE a abaissé son taux de dépôt de 25 pb en juin (à 2,0 %) tout en signalant la fin proche du cycle d’assouplissement.
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En Chine, l’activité demeure résiliente malgré la guerre commerciale, la production industrielle affichant une croissance de 5,8 % sur un an en mai et les ventes au détail accélérant sur le même mois à +6,4 %. Les indicateurs avancés sont restés en zone de croissance modérée (PMI composite à 50,7 en juin).
Evolution des marchés : dispersion des performances
- Marchés monétaires
En juin, la Banque Centrale Européenne a abaissé son taux de dépôt de 25 pb, le ramenant à 2,0 %. Le taux €STR a reflété cette diminution en se repliant à 1,92 %, tandis que l’Euribor 3 mois a baissé à 1,94 %
- Marchés obligataires
Les rendements obligataires ont reflué aux États-Unis mais ont augmenté en zone euro. Le rendement allemand à 10 ans affiche ainsi une hausse à 2,61 % et le taux français à 3,29 %. A l’exception de la France, les spreads souverains en zone euro se sont resserrés. Le marché des obligations privées a affiché une performance légèrement positive grâce à la baisse de la prime de risques.
- Marchés actions
Les marchés actions ont affiché une performance contrastée : les bourses américaines et émergentes ont progressé, tandis que les bourses européennes consolidaient leurs gains, affectées notamment par la hausse de l’euro.
Note rédigée par la direction de la recherche économique AG2R LA MONDIALE.
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