Jeunes aidants : une nouvelle donne pour l’entreprise
L’augmentation inéluctable du nombre d’actifs aidants de moins de 30 ans pose la question du rôle de l’employeur dans leur prise en compte. Un enjeu qui relève autant de la responsabilité sociale que de la rentabilité économique des entreprises, qu’AG2R LA MONDIALE accompagne dans leur démarche de soutien.
Une ampleur sous-estimée par de nombreux employeurs
Le 6 octobre prochain, la 15e Journée nationale des aidants mettra un coup de projecteur sur ces 9 à 11 millions de citoyens qui apportent une assistance régulière à un proche en perte d’autonomie. Parmi eux, entre 700 000 et un million sont âgés de 16 à 25 ans(1), dont un tiers sont en emploi et 7 % en apprentissage(2). Derrière ces statistiques se cachent autant de réalités vécues par de jeunes adultes assumant une double responsabilité : réussir leur entrée dans le monde du travail tout en prenant soin d’un parent âgé, malade ou en situation de handicap.
Tout comme leurs aînés, les jeunes aidants en activité doivent jongler entre ces deux sphères de leur vie. Or, le manque de temps, le stress et la fatigue liés à leurs nombreuses obligations, mais aussi le poids psychologique de l’aidance, ont des répercussions notables sur leur productivité comme sur leur absentéisme. Toutes classes d’âge confondues, entre 40 et 45 % des salariés aidants estiment que leurs contraintes personnelles affectent l’organisation, l’efficacité et la qualité de leur travail(3). 29 % ont eu recours à un arrêt maladie et 27 % à un congé sans solde, que ce soit pour assurer leur rôle d’aidant ou en raison de leur état de santé(3).
De nombreux freins à la reconnaissance des salariés aidants
Autant de coûts cachés pour les employeurs, dont la plupart peinent à en prendre la mesure. Managers et responsables des ressources humaines sont encore insuffisamment formés et outillés pour détecter et accompagner leurs collaborateurs aidants, a fortiori les plus jeunes. Leur repérage est d’autant plus difficile que les principaux concernés, parfois, ne se considèrent pas comme tels. D’autres peuvent éprouver de la culpabilité ou redouter d’être discriminés sur leur lieu de travail.
De fait, dans leur grande majorité, les aidants se montrent réticents à évoquer leur situation : un quart seulement en ont informé leur hiérarchie(3). Une invisibilité qui peut accentuer l’isolement des apprentis et jeunes salariés aidants, et compliquer encore l’accès aux droits qui leur sont réservés. Principale disposition légale, le congé de proche aidant reste ainsi trop peu connu de ses potentiels bénéficiaires. Début 2023, un peu plus de 17 000 aidants seulement avaient effectué une demande auprès de leur employeur(3).
Favoriser un climat de confiance au sein de l’entreprise
Le défi, pourtant, est de taille. Compte tenu des évolutions démographiques et sociétales en cours — vieillissement de la population, allongement de la durée de vie et des carrières, augmentation des affections de longue durée (ALD)… —, le nombre d’aidants, jeunes et moins jeunes, est amené à croître inexorablement. Pour les entreprises, qui devront donc en compter davantage dans leurs effectifs, cette réalité nouvelle cristallise les enjeux de qualité de vie au travail et d’articulation des temps de vie professionnelle et privée.
Pour y répondre, des initiatives concrètes sont progressivement mises en place : aménagement des horaires, télétravail renforcé, jours de congé supplémentaires, dispositifs d’écoute et de soutien psychologique… Une prise de conscience émerge également sur la nécessité d’instaurer une culture de la bienveillance, prérequis pour mettre les salariés aidants en confiance et s’assurer que les mesures en leur faveur ne les stigmatisent pas. Un changement de regard qui passe par la formation des managers et des responsables RH, et par l’information des collaborateurs à chaque échelon de l’organisation. En dehors de l’entreprise, des acteurs associatifs se mobilisent aussi pour sensibiliser les employeurs, tout comme l’Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire des salariés du privé qui, via son action sociale, met à leur disposition de nombreuses solutions et outils, dont un guide pratique pour les salariés aidants devenu référence.
Un atout pour l’entreprise… et la société dans son ensemble
Enfin, le sujet est peu à peu perçu non plus comme un frein à la bonne marche de l’entreprise, mais comme un levier de performance collective. Selon le ministère de la Santé britannique(4), les politiques de soutien aux aidants produisent des bénéfices tangibles pour les employeurs : réduction des congés maladie et de l’absentéisme, salariés plus impliqués, travail en équipe plus efficace, productivité accrue…
Plus récemment, les travaux « Aidance et compétences pour l’emploi » co-pilotés par AG2R LA MONDIALE(5), ont mis au jour les savoir-faire et savoir-être spécifiques développés par les aidants, telles que la faculté de résoudre des problèmes complexes et de gérer les priorités, la capacité à travailler avec les autres ou encore l’adaptabilité, la créativité, l’intelligence émotionnelle, l’autonomie et la prise d’initiative. Des aptitudes parmi les plus recherchées par les recruteurs aujourd’hui, comme le souligne le Forum économique mondial dans un rapport sur les emplois d’avenir(6). Pour aider les employeurs à s’emparer de cette démarche de valorisation, notre Groupe leur propose aujourd’hui un guide pratique pour identifier ces compétences et passer concrètement à l’action.
En tout état de cause, c’est aux entreprises, aux pouvoirs publics, mais aussi à la société tout entière de se saisir de la question des jeunes salariés aidants. En valorisant l’engagement de ces jeunes adultes qui participent pleinement à notre système de soin et de protection sociale, en leur donnant les moyens d’exercer leur double rôle et en leur laissant ainsi toutes leurs chances de bâtir sereinement leur avenir.
Le service « Aux côtés des aidants » d’AG2R LA MONDIALE est proposé aux entreprises désireuses de soutenir leurs salariés en situation d’aidance, pour renforcer leur qualité de vie au travail. Dans le cadre de ce dispositif, les bénéficiaires ont accès, par téléphone et de façon anonyme, à un conseiller professionnel (ou « care manager ») dédié. Dans un premier temps, un diagnostic est dressé afin d’analyser la situation individuelle de l’aidant et évaluer ses besoins.
Un plan d’actions global et personnalisé est ensuite mis en place : conseils sur les démarches administratives à engager (recherche d’établissements d’accueil, congé proche aidant...) et orientation vers les organismes à contacter, sélection d’aides financières à solliciter, suggestion de services d’aide à domicile adaptés… Après 3 mois, un suivi est effectué pour faire le point et ajuster si besoin les recommandations initiales.
Pour en savoir plus, contactez votre conseiller AG2R LA MONDIALE habituel.
Accompagner et conseiller les entreprises en matière de soutien aux aidants est un enjeu prioritaire d’AG2R LA MONDIALE. Nous mettons ainsi à votre disposition des services d’accompagnement et de prévention, ainsi que des dispositifs spécifiquement dédiés aux jeunes aidants.
(1) Recensement Insee, 2019.
(2) Étude « L’aidance des jeunes de 16 à 25 ans », Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), 2023.
(3) Étude Ocirp/Viavoice « Les salariés aidants : coût ou richesse pour l’entreprise ? », 2023.
(4) Supporting Working Carers: The Benefits to Families, Business and the Economy, 2013.
(5) Étude « Aidance et compétences pour l’emploi » menée par AG2R LA MONDIALE en collaboration avec l’Association française des aidants et du Cercle Vulnérabilités et Société, sous le haut patronage du ministère du Travail, de l’Insertion et de l’Emploi, 2020.
(6) « The Future of Jobs Report 2023», World Economic Forum’s Centre for the New Economy and Society.