Les grands principes du système de retraite français
Instauré en 1945, le système de retraite français s’appuie sur la solidarité intergénérationnelle entre actifs et retraités. Il est également fondé sur la solidarité interprofessionnelle, ce qui explique la coexistence de plusieurs régimes structurés en fonction du statut professionnel de l'assuré (secteur privé, secteur agricole, fonctionnaire, indépendant, ...).
C'est un système :
- par répartition : les cotisations versées chaque année par les actifs et les employeurs financent les pensions des retraités de cette même année ;
- obligatoire : dès lors que vous travaillez, vous cotisez sur vos revenus, tout comme votre employeur ;
- contributif : chaque retraité perçoit une pension dont le montant est calculé en fonction des revenus de son activité antérieure, du nombre d’années passées à travailler et de son âge de départ à la retraite ;
- solidaire : certaines périodes d’inactivité professionnelle – chômage, maladie, invalidité, maternité, congé parental… – peuvent être prises en compte pour la retraite, même si elles ne donnent pas lieu à des versements de cotisations.
Un système, trois composantes
Trois dispositifs cumulatifs composent notre système de retraite :
- la retraite de base ;
- la retraite complémentaire ;
- la retraite supplémentaire.
Les deux premiers dispositifs constituent le cœur du modèle français. Au-delà de leurs principes communs (par répartition, obligatoires, contributifs et solidaires), ils diffèrent dans leur fonctionnement et dans leur gestion.
La retraite de base constitue le premier niveau de pension. Elle est gérée par différents régimes, dont le régime général de la Sécurité sociale, piloté par les pouvoirs publics, qui concerne la très grande majorité des actifs (salariés du secteur privé, travailleurs indépendants, contractuels de droit public…). La pension de base est calculée en fonction des trimestres de cotisation acquis durant la vie professionnelle.
La retraite complémentaire s’ajoute à la retraite de base. Elle est gérée par les caisses de retraite complémentaire, telles que l'Agirc-Arrco pour les salariés du secteur privé, pilotée par les partenaires sociaux représentants des salariés et des entreprises. La pension de retraite complémentaire est calculée en fonction des points de retraite acquis tout au long de la carrière.
La plupart des actifs cotisent à la fois à un régime de base et à un régime complémentaire. Néanmoins, certaines professions relèvent d’un seul régime regroupant à la fois retraite de base et retraite complémentaire (par exemple, la Sécurité sociale des indépendants ou SSI, pour les artisans, commerçants et industriels). Par ailleurs, tout au long de votre vie professionnelle, vous pouvez être affilié successivement à différentes caisses de retraite, notamment si vous changez de métier ou de statut.
La retraite supplémentaire, troisième composante du système, répond à une logique et un fonctionnement différents. Facultative, elle permet aux actifs d'épargner en vue de leur propre retraite (on parle de retraite par capitalisation), sous la forme notamment de plans d'épargne retraite (PER) individuels ou collectifs. Les cotisations font l’objet de placements financiers ou immobiliers, dont le rendement dépend essentiellement de l’évolution des taux d’intérêt.
