Le montant de votre retraite de base dépend de trois paramètres principaux : votre revenu annuel moyen, le taux de liquidation appliqué à ce revenu annuel moyen et votre durée d'assurance.
La formule de calcul
Dans le régime général et les régimes alignés, le montant de votre pension de retraite de base est déterminé ainsi :
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Le revenu annuel moyen
C’est la moyenne des revenus ayant donné lieu à cotisation. Pour les actifs affiliés au régime général de la Sécurité sociale (salariés du secteur privé, artisans, commerçants et industriels, contractuels de droit public…), la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) prend en compte la moyenne des revenus (ou des salaires bruts) des 25 meilleures années de votre carrière. Ce, dans la limite du plafond de la Sécurité sociale (Pass) des années concernées, ce qui signifie que la part des revenus dépassant ce plafond n'est pas prise en compte.
Le revenu annuel moyen inclut les primes, les heures supplémentaires ou encore les indemnités de congé maternité, mais pas les allocations chômage. Si vous avez cotisé à plusieurs régimes, la prise en compte de vos 25 meilleures années concernera l’ensemble de ces régimes.
Le taux de liquidation
C’est le pourcentage du revenu annuel moyen qui vous sera versé une fois à la retraite. Ce taux de liquidation est calculé en fonction de votre âge de départ et de votre durée d'assurance. Il varie entre 42,5 et 50 %.
Une pension de retraite à taux plein est égale à 50 % du revenu annuel moyen. Pour en bénéficier, vous devez remplir l'une de ces deux conditions :
- vous avez atteint l’âge légal de départ (64 ans pour les assurés nés après 1968) et vous justifiez de la durée d'assurance requise pour obtenir le taux plein (également appelée « durée de référence »), qui dépend de votre année de naissance ;
- vous avez atteint l’âge du taux plein automatique fixé à 67 ans, quelle que soit votre durée d’assurance.
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Si vous partez à la retraite avant 67 ans avec une durée d'assurance inférieure à la durée de référence, votre taux de liquidation est minoré avec une réduction (appelée décote) de 1,25 % par trimestre manquant, jusqu'à un plancher de 42,5 %. Le taux de 50 % est ainsi réduit de 0,625 (50 x 1,25 %) par trimestre manquant.
À l’inverse, si vous partez à la retraite après 64 ans avec une durée d'assurance supérieure à la durée de référence, le montant de votre pension est majoré avec une augmentation (appelée surcote) de 1,25 % par trimestre supplémentaire accompli. Contrairement à la décote, la surcote n’est pas limitée en durée.
Les salariés et travailleurs indépendants relevant du régime général bénéficient d'une majoration de 10 % du montant de leur pension de retraite s'ils ont eu 3 enfants ou plus. La réforme étend cette bonification aux avocats et professionnels libéraux.
Les dispositifs de départ anticipé (pour carrière longue, handicap, incapacité permanente ou inaptitude au travail) ont été adaptés dans le cadre de la réforme. Ils permettent aux assurés concernés, sous certaines conditions, de partir à la retraite à taux plein avant l'âge légal.
La durée d'assurance
Dans les régimes de base, la durée d’assurance s’exprime en trimestres validés. Contrairement aux idées reçues, le nombre de trimestres validés ne correspond pas à la durée d’activité réelle. Il dépend uniquement des revenus perçus (et donc des cotisations versées) sur une période donnée.
Ainsi, pour valider un trimestre, il faut percevoir dans l'année un salaire soumis à cotisations représentant 150 fois le montant du Smic horaire brut. Au 1er janvier 2023, celui-ci était fixé à 11,27 €. Il faudra donc percevoir, dans l'année, un revenu brut d'au moins 1 690,50 € pour valider un trimestre en 2023, 3 381 € pour valider deux trimestres, 5 071,50 € pour valider 3 trimestres et 6 762 € pour valider 4 trimestres.
À noter : quels que soient vos revenus, vous ne pourrez pas valider plus de 4 trimestres par année. Par ailleurs, si vos revenus annuels dépassent le plafond de la Sécurité sociale (Pass) de l'année considérée (43 992,00 € pour 2023), la part de vos revenus dépassant ce plafond n'est pas prise en compte.
Votre durée d’assurance comprend l'ensemble des trimestres validés au cours de votre carrière (tous régimes de base confondus), soit :
- vos trimestres cotisés : ce sont les périodes d'activité professionnelle au cours desquelles vous avez cotisé à votre régime de base ;
- vos trimestres assimilés : il s’agit des périodes d'interruption d’activité (chômage, maladie, maternité ou adoption, invalidité, accident du travail, etc.) assimilées, sous certaines conditions, à des périodes cotisées ;
- vos trimestres de majoration pour enfant : 4 trimestres supplémentaires sont attribués pour chaque enfant au titre de la maternité, (majoration « maternité »), de l'accueil d'un enfant adopté (majoration « adoption ») et de l'éducation de l'enfant pendant les 4 années (un trimestre par année) suivant sa naissance ou son adoption (majoration « éducation »).
La réforme garantit à la mère au moins la moitié des majorations « éducation » et « adoption ». Celle-ci est donc désormais assurée d’obtenir entre 6 et 8 trimestres supplémentaires par enfant.
Des trimestres supplémentaires vous sont également accordés si vous élevez ou avez élevé un enfant handicapé (dans la limite de 8 trimestres) et si vous avez obtenu un congé parental d'éducation (majoration égale à la durée effective de ce congé, sans possibilité de la cumuler avec les majorations « maternité », « adoption » et « éducation ») ;
- vos trimestres rachetés : le rachat de trimestres vous permet de verser volontairement des cotisations pour que certaines périodes non cotisées (années d’études supérieures, années incomplètes, années d’apprentissage...) soient prises en compte lors de votre départ en retraite.
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Le nombre de trimestres cotisés et assimilés est limité à 4 par année civile (du 1er janvier au 31 décembre), sauf si vous bénéficiez d'une majoration de votre durée d'assurance.
À savoir
Votre durée d'assurance figure sur votre relevé de situation individuelle (RIS), qui récapitule l’ensemble des droits acquis dans chacun des régimes de retraite de base et complémentaires obligatoires auxquels vous avez appartenu.
La durée de référence, durée d'assurance requise pour obtenir une retraite à taux plein, est fixée par la loi. Elle varie selon votre année de naissance. La réforme prévoit l’allongement progressif de cette durée de référence, qui atteindra, dès 2027, 43 annuités soit 172 trimestres, pour les assurés nés à compter de 1965 (hors dispositifs de départ anticipé). Soit 8 années plus tôt que ce que prévoyait la « réforme Touraine » de 2014 (43 annuités pour les assurés nés après 1973).
Si vous n’avez pas tous les trimestres nécessaires, le montant de votre retraite sera proportionnel au nombre de trimestres validés. Ainsi, si vous partez à 67 ans en ayant validé moins de 172 trimestres, votre retraite sera certes calculée au taux plein sans décote mais elle sera réduite du fait de votre durée d’assurance inférieure à la durée requise (voir exemple de calcul plus bas). Vous pouvez donc percevoir une retraite à taux plein sans pour autant bénéficier du montant maximum.