Les différents régimes de retraite

Les actifs, selon leur statut et leur domaine d'activité, sont affiliés à différents régimes de retraite.

Les régimes de retraite des salariés du privé

Les salariés dépendent de l’un des régimes suivants :

  • MSA (Mutualité sociale agricole) ;
  • CNAV (Caisse nationale d'assurance vieillesse) ;
  • FSPOEIE (Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l'État) ;
  • CRPCF (Comédie française) ;
  • ENIM (Établissement national des invalides de la marine) ;
  • CROPERA (Caisse de retraite des personnels de l'Opéra national de Paris).
     

Si l’intégralité de leur carrière a été menée dans le secteur privé, les salariés percevront une retraite de régime général (base de l’Assurance vieillesse) de la Sécurité sociale, la CNAV et une retraite complémentaire de l’Agirc-Arrco. Les salariés qui relèvent de plusieurs organismes de retraite percevront, eux, plusieurs pensions de retraite de base et complémentaire : une retraite de la CNAV et une retraite de la MSA, par exemple. On les appelle dans ce cas des polypensionnés.


Les régimes de retraite des fonctionnaires de la fonction publique

Les fonctionnaires peuvent être affiliés aux régimes de retraite suivants :
Services de retraite de l'État (SRE) ;

  • CNRACL (Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales) ;
  • Caisse de retraite des agents de l'Assemblée nationale ;
  • Caisse de retraite des agents du Sénat.
     

Les régimes de retraite des non-salariés

Exploitants agricoles, professions libérales, artistes, membres des cultes, etc., les travailleurs indépendants dépendent eux aussi de différents régimes de base :

  • MSA ;
  • SSI (Sécurité sociale des indépendants) ;
  • CNAPVL (Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales) ;
  • CNBF (Caisse Nationale des Barreaux Français) ;
  • CNAV ;
  • ENIM ;
  • CAMIVAC (Caisse d'assurance vieillesse, invalidité et maladie des cultes) ;
  • Caisse de retraite des agents de l'Assemblée nationale ;
  • Caisse de retraite des agents du Sénat.

Comment fonctionne le système de retraite actuel ?

Le système de retraite français repose sur 4 principes fondamentaux.
 

Un régime de retraite obligatoire en France

Lorsque vous travaillez, quel que soit votre statut, vous cotisez obligatoirement pour préparer votre retraite. L’affiliation est donc automatique dès lors que vous occupez un emploi salarié ou non salarié. 

 

Droit et pension de retraite : un système par répartition et solidaire

Le système par répartition consiste à verser chaque année des cotisations retraite. Elles servent à financer les pensions des retraités actuels. En clair, votre retraite sera financée par les futurs actifs. Le système de retraite français repose donc sur un principe de solidarité entre les générations.


Les périodes de chômage sont prises en compte pour la retraite, selon certaines conditions :

  • Période de chômage avant 1980 : toutes les périodes de chômage sont prises en compte, avec 50 jours de chômage qui correspondent à un trimestre validé, dans la limite de 4 trimestres validé par année civile.
  • Période de chômage à partir de 1980 :
    • Périodes de chômage indemnisé : assujettis aux mêmes règles que pour le chômage avant 1980.
    • Période de chômage non indemnisé : les périodes de chômage non indemnisé sont prises en compte sous certaines conditions :
      • Si elles suivent une période indemnisée, la prise en compte est limitée à un an. Si vous êtes âgé d’au moins 55 ans à la date de fin de votre indemnisation chômage ou si vous avez cotisé au moins 20 ans à la retraite tous régimes de base obligatoires confondus ou si vous n’avez pas de droit auprès du nouveau régime obligatoire d’assurance retraite, la période est limitée à 5 ans.
      • Si vous n’avez jamais été indemnisé : Avant 2011, la première période de chômage non indemnisé de votre carrière est prise en compte dans la limite d'un an. Après 2011, la première période de chômage non indemnisé de votre carrière est prise en compte dans la limite d'un an et demi. Cette première période peut être continue ou discontinue.

Durant les périodes d’invalidité et de maladie, vous ne cotisez pas directement pour votre retraite. Ces périodes sont toutefois prises en compte dans la validation des trimestres. Chaque trimestre civil durant lequel vous percevez une pension d’invalidité est automatiquement validé, dans la limite de 4 trimestres par an. Pour les arrêts maladie indemnisés, 60 jours d’indemnisation pour l’Assurance Maladie correspondent à un trimestre validé, plafonné à 4 trimestres par année civile.

 

Le principe de contribution à la retraite

Vous constituez votre retraite tout au long de votre vie active. Le montant de votre retraite dépend de la période de cotisation et des montants cotisés.

Le montant de votre pension est défini selon les cotisations à la retraite de base et pour la retraite complémentaire.


Les taux de cotisation de retraite des salariés

Les cotisations retraite correspondent à l’application d’un pourcentage (taux) au salaire (base). Selon les situations, le taux est soit appliqué au salaire brut, soit au plafond annuel de la Sécurité sociale.    
Prenons le cas d’un salarié dépendant du régime général de la Sécurité sociale. Il est concerné par deux taux de cotisation retraite. Le premier taux, fixé à 6,90 %, est appliqué à la partie du salaire qui entre dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale, soit 3 925 euros mensuels ou 47 100 euros annuels, pour l’année 2025. Un second taux de 0,40 % est appliqué à l’ensemble du salaire brut. L’employeur paie lui aussi des cotisations retraite : la partie plafonnée est au taux de 8,55 % et la partie non-plafonnée est au taux de 1,90 %.
Quant aux taux de l’Agirc-Arrco, ils sont fixés à 7,87 % pour les revenus qui ne dépassent pas le montant du plafond de la Sécurité sociale, et de 21,59% pour les salaires compris entre les plafonds 1 et 8 de la sécurité sociale.

Régime de base et régime complémentaire : quelle différence ?

Le régime de base de la retraite fonctionne sur le principe des annuités (excepté pour les professions libérales qui fonctionnent avec un système de points). Vous cumulez des trimestres pour bénéficier d'une retraite à taux plein ou à taux partiel selon l'âge de départ à la retraite et les trimestres cotisés. La retraite à taux plein correspond à 50 % du salaire annuel moyen, calculé sur les 25 meilleures années de la carrière, c’est-à-dire celles où les salaires ont été les plus élevés.


La retraite complémentaire, vient, comme son nom l'indique, compléter la pension de base. Il s’agit du deuxième volet du système de retraite en France. Elle est calculée via un système de point. Votre employeur prélève tous les mois une cotisation qui est transformée en points, dont la valeur est fixée chaque année. Au moment de partir à la retraite, le montant de la retraite complémentaire est calculé en multipliant le nombre de points par la valeur actuelle. Vous cumulez des points de retraite auprès de l’organisme auquel vous êtes rattaché selon votre régime (Agirc-arrco, Ircantec, IRCEC, etc.).


La retraite complémentaire est obligatoire, indépendamment du régime auquel vous êtes rattaché. Selon l'âge de départ à la retraite et les trimestres cotisés, vous bénéficierez d'une pension à taux plein ou subirez une décote.


Pour les salariés du secteur privé, la retraite complémentaire est gérée indépendamment de la retraite de base. Si l'Association des régimes de retraite complémentaire (Arrco) concerne l'ensemble des salariés, les cadres doivent, en plus de l'Arrco, cotiser à une caisse de retraite complémentaire Agirc (Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres).


Au 1er janvier 2019, l'Agirc et l'Arrco ont fusionné en un seul régime de retraite complémentaire : le régime Agirc-Arrco, commun aux salariés cadres et aux salariés non-cadres. Cette fusion est liée à un accord trouvé entre les partenaires sociaux en 2015, visant à résoudre d’importants problèmes financiers sur les deux régimes. Leur but : maintenir les grands principes de solidarité et de points, et résorber progressivement le déficit grâce à des ajustements et des simplifications.

Quel est l'âge de départ à la retraite en France ?

À la suite de la réforme des retraites de 2023, l'âge légal de départ à la retraite augmente de manière progressive pour toutes les personnes nées après le 1er septembre 1961. Pour les personnes nées après le 1er janvier 1968, l'âge légal est de 64 ans.


Ce tableau résume l'âge auquel vous pourrez prétendre à une retraite à taux plein, sous réserve de réunir le nombre de trimestres nécessaires.

 

Année de naissance Âge minimum de départ à la retraite
1960 62 ans
Entre le 1er janvier et le 31 août 1961 62 ans

Entre le 1er septembre et le 31

décembre 1961

62 ans et 3 mois
1962 62 ans et 6 mois
1963 62 ans et 9 mois
1964 63 ans
1965 63 ans et 3 mois
1966 63 ans et 6 mois
1967 63 ans et 9 mois
À partir de 1968 64 ans

 

Combien faut-il de trimestres pour la retraite ?

Le nombre de trimestres à cotiser pour la retraite est lui aussi défini selon votre année de naissance.

La durée des cotisations pour la retraite des salariés est la suivante
 

Année de naissance Nombre de trismestres
1960 167
Entre le 1er janvier et le 31 août 1961 168

Entre le 1er septembre et le 31

décembre 1961

169
1962 169
1963 170
1964 171
1965 172
1966 172
1967 172
À partir de 1968 172

 

Quel que soit le nombre de trimestres, les personnes nées à partir de 1955 peuvent bénéficier du taux plein à partir de 67 ans, sans décote. Les personnes ayant cotisé le nombre de trimestre nécessaire pour une retraite à taux plein qui continuent de travailler après l’âge légal de départ bénéficient d’une surcote sur le montant de leur retraite.

Que se passe-t-il pour un assuré ne pouvant bénéficier du taux plein ?

Lorsque vous ne remplissez pas les conditions minimales requises pour partir à la retraite à taux plein, deux solutions s'offrent à vous :

  • continuer à travailler pour réunir ces conditions ou atteindre l'âge permettant de bénéficier du taux plein automatique ;
  • partir à la retraite en étant impacté par une décote.

Les situations permettant un départ avant l'âge légal

Dans certains cas, vous pouvez envisager de partir avant l'âge de la retraite :

  • retraite anticipée pour carrière longue ;
  • retraite anticipée pour les personnes en situation de handicap ; 
  • retraite pour incapacité permanente ;
  • retraite progressive ;
  • compte professionnel de prévention pour les salariés exposés à des facteurs de risque ; 
  • perception d'une allocation des travailleurs de l’amiante.

Comment bénéficier du taux maximum dès 65 ans ?

Même lorsque vous n'avez pas cumulé suffisamment de trimestres, vous avez l'opportunité de partir dès 65 ans et de bénéficier de la retraite à taux plein si vous êtes dans l'une des situations suivantes :

  • titulaire de l’allocation des travailleurs de l’amiante (ATA) ;
  • vous êtes né avant 1956, avez eu ou élevé au moins 3 enfants et avez réduit ou cessé votre activité pour élever au moins un de ces enfants. Vous devez par ailleurs avoir validé un nombre minimum de trimestres avant cette interruption ou réduction ;
  • vous avez interrompu votre activité pour devenir aidant familial ;
  • vous avez validé au moins un trimestre au titre de la majoration de durée d’assurance pour enfant handicapé ;
  • vous avez apporté une aide pendant au moins 30 mois à votre enfant bénéficiaire de la prestation de compensation du handicap (PCH).

Combien touche-t-on à la retraite par rapport au salaire ?

Employeur privé, fonction publique, indépendant, le mode de calcul est différent :
 

  • pour les salariés du secteur privé et les travailleurs indépendants, le montant de la retraite de base correspond à 50 % du salaire/revenu annuel moyen des 25 meilleures années ;
  • pour les fonctionnaires et les personnes concernées par des régimes spéciaux, le montant de la pension correspond à 75 % des revenus d'activité en fin de carrière.
     

À ces montants s'ajoutent la retraite complémentaire obligatoire et la retraite supplémentaire non obligatoire sur le plan légal (le plan épargne retraite ou PER par exemple). 

Comment calculer sa retraite ?

Le calcul de la retraite est défini selon votre vie professionnelle (régime et différentes caisses auxquelles vous avez cotisé). Vous retrouverez le montant estimatif de votre pension sur le site l'Assurance Retraite. Il dispose de tous vos éléments de rémunération pour définir, selon votre âge de départ, le montant de votre retraite.
 

Notre conseil : consultez ce site pour découvrir si tous vos emplois sont bien recensés. Si tel n'est pas le cas, envoyez par courrier tous vos bulletins de salaire ou tout document attestant de votre activité afin de mettre votre profil à jour. 

Comment sont revalorisées les pensions de retraite  ?

Au moment de liquider sa retraite, le montant de la pension mensuelle est calculé selon les règles propres à chaque régime. Ce montant est revalorisé chaque année pour suivre l'inflation. En cas de déflation, le montant des retraites reste inchangé.

Concernant les pensions complémentaires des salariés du secteur privé (Agirc-Arrco), les augmentations sont fixées par un conseil d’administration qui s’appuie sur les recommandations des partenaires sociaux. Les autres régimes complémentaires (professions libérales, artistes, agriculteurs, etc.) fixent leurs propres règles d’augmentation. En 2025, les retraites de base ont été revalorisées de 2,2 % au 1er janvier. Les retraites complémentaires Agirc-Arrco ont connu une revalorisation de 1,6 % au 1er novembre 2024. La prochaine décision concernant une éventuelle augmentation sera prise en novembre 2025.

Les revalorisations des retraites de base sont appliquées au 1er janvier de chaque année. La date de paiement de la pension intervient le 9 de chaque mois (le 7 si le 9 se situe un samedi, un dimanche ou un jour férié). Le paiement des retraites complémentaires intervient également en début de mois selon le calendrier ci-dessous. Leur revalorisation, si elle a lieu, est valable au 1er novembre de chaque année.

Bon à savoir : Les retraités résidant à l’étranger qui n’ont pas de compte bancaire en France métropolitaine, en Outre-Mer ou dans un pays de l'Union Européenne peuvent être soumis au paiement trimestriel de leur pension. Ils peuvent demander le paiement mensuel, mais ce choix est définitif. Il est conseillé de vérifier les modalités spécifiques auprès de votre caisse de retraite.

Calendrier 2025 de versements des pensions de la retraite complémentaire

Mois Date de paiement
Janvier 02/01/2025
Février 03/02/2025
Mars 03/03/2025
Avril 01/04/2025
Mai 02/05/2025
Juin 02/06/2025
Juillet 01/07/2025
Août 01/08/2025
Septembre 01/09/2025
Octobre 01/10/2025
Novembre 03/11/2025
Décembre 01/12/2025

Comment se constituer un capital additionnel avec la retraite supplémentaire ?

Pour augmenter le futur montant de leur retraite annuelle, il est possible de souscrire à des produits d’épargne. La retraite supplémentaire est alors basée sur un système par capitalisation. Celui-ci peut être mis en place par une entreprise ou de manière individuelle. C’est en quelque sorte le troisième étage du système de retraite.
 
La retraite supplémentaire est destinée à s'ajouter en complément des précédents étages du système. Facultative, la retraite supplémentaire permet au salarié de se constituer un capital qui viendra s’ajouter à sa retraite de base et sa retraite complémentaire, afin de maintenir un niveau de vie proche d’avant la retraite.

Le PER fait partie des produits d'épargne les plus populaires pour la retraite. Vous effectuez des versements libres pour vous constituer un supplément de revenu. À l'âge légal de départ à la retraite, vous débloquez votre épargne. Vous choisissez un versement sous forme de capital unique ou de rente viagère. Ainsi, vous bénéficiez ainsi d'un revenu complémentaire pour pallier la perte de revenus à la retraite.