En résumé : les remboursements du kiné

  • La Sécurité sociale rembourse en général 60 % de la base de remboursement d’une séance de kinésithérapie, sous réserve de prescription médicale et de respect du parcours de soins coordonnés. Certaines situations ouvrent droit à un taux de remboursement à 100 % (affections de longue durée, maternité, enfant de moins de 18 ans…).
  • La mutuelle santé intervient sur le ticket modérateur (la partie des frais de santé qui reste à votre charge après le régime obligatoire) et, selon le contrat complémentaire santé souscrit, sur les dépassements d’honoraires et certains actes moins bien remboursés.
  • Le reste à charge varie selon le tarif du kinésithérapeute (conventionné ou non), le type de séance de kinésithérapie (cabinet, domicile, nuit, week-end), votre situation médicale et le niveau de garanties de votre mutuelle (100 %, 150 %, 200 % ou plus de la base de remboursement).
  • En choisissant une mutuelle adaptée à vos besoins en kiné, il est possible de réduire significativement le montant effectivement payé pour chaque séance de kinésithérapie, notamment en cas de traitements longs ou fréquents.

Comment fonctionne le remboursement d’une séance de kiné par l’Assurance Maladie ?

 

Comprendre la base de remboursement et le tarif conventionné

Le kinésithérapeute fait partie des auxiliaires médicaux soumis à des tarifs de convention négociés avec l’Assurance Maladie. Pour une séance de kinésithérapie en cabinet, le tarif conventionnel (ou base de remboursement) est fixé par l’Assurance Maladie. Cette base sert de référence pour calculer le taux de remboursement du régime général (ou d’autres régimes obligatoires).

  • La Sécurité sociale ne rembourse jamais sur le montant que vous payez réellement, mais sur cette base de remboursement.
  • Si votre kinésithérapeute applique le tarif de convention, vous connaissez précisément la part de la Sécurité sociale et la part qui reste à votre charge.
  • S’il pratique un dépassement d’honoraires, seule la base de remboursement est prise en compte par la Sécurité sociale ; la différence peut être prise en charge (en tout ou partie) par votre mutuelle, selon votre contrat.

 

Parcours de soins coordonnés, prescription et accord préalable

Pour être bien remboursé, plusieurs conditions sont à respecter :

  • Prescription médicale : Une séance de kiné ou un ensemble de séances de kinésithérapie doit en principe être prescrite par un médecin (médecin traitant ou médecin spécialiste). L’ordonnance précise la nature des actes (séance de rééducation, kinésithérapie respiratoire, rééducation post-opératoire, etc.) et parfois le nombre de séances.
  • Parcours de soins coordonnés : Lorsque vous passez d’abord par votre médecin traitant, vous restez dans le parcours de soins coordonnés. Cela permet de bénéficier du taux de remboursement standard le plus favorable par la Sécurité sociale. En dehors de ce parcours, certains actes peuvent être moins bien remboursés, avec un taux de remboursement plus faible et une participation forfaitaire plus élevée.
  • Accord préalable : Pour un grand nombre de séances de rééducation ou certains types d’actes, le service médical de l’Assurance Maladie peut exiger un accord préalable. Dans ce cas, le médecin prescripteur ou le kinésithérapeute envoie une demande à la caisse ; sans réponse dans le délai indiqué, l’accord est réputé donné. Cette étape conditionne souvent le remboursement des frais de kinésithérapie.

 

Les différents niveaux de prise en charge par la Sécurité sociale

En fonction de votre situation, la Sécurité sociale (régime général ou autre régime obligatoire) applique un taux de remboursement différent :

  • 60 % de la base de remboursement. C’est le cas le plus fréquent : séance prescrite, kinésithérapeute conventionné, respect du parcours de soins coordonnés, absence de situation médicale particulière.
  • Taux réduit en cas de non-respect du parcours de soins : Si le parcours de soins coordonnés n’est pas respecté, la prise en charge par la Sécurité sociale peut être réduite (par exemple en cas de consultation sans passer par le médecin traitant). Cela laisse une plus grande part de frais médicaux à votre charge ou à celle de votre mutuelle.
  • Prise en charge à 100 % de la base de remboursement : Dans certains cas, l’Assurance Maladie obligatoire prend en charge 100 % de la base de remboursement pour les séances prescrites de kinésithérapie, par exemple : si vous êtes reconnu·e en affection de longue durée (ALD) pour la pathologie concernée ; pour certains soins liés à la maternité ; pour un enfant de moins de 18 ans, selon la nature des soins et le contexte médical ; dans certaines situations d’hospitalisation ou de rééducation post-opératoire. Même en cas de prise en charge à 100 % de la base de remboursement, la mutuelle santé reste utile pour couvrir les dépassements d’honoraires et certaines participations forfaitaires.

 

Franchise médicale et participation forfaitaire : ce qui reste parfois à votre charge

En plus du ticket modérateur, l’Assurance Maladie applique :

Ces montants sont souvent modestes par acte, mais peuvent représenter une somme non négligeable sur une séance de kinésithérapie répétée sur plusieurs semaines. Une complémentaire santé adaptée peut vous aider à limiter ce reste à charge, en particulier si vous avez besoin d’un grand nombre de séances de kinésithérapie.

Quel est le rôle de la mutuelle dans le remboursement du kiné ?

 

Comprendre les mentions “100 %, 150 %, 200 %” de votre contrat

Sur votre tableau de garanties, la prise en charge par votre mutuelle pour les séances de kiné apparaît souvent dans la rubrique "auxiliaires médicaux”. Vous pouvez par exemple lire : Kinésithérapeute : 100 %, 150 % ou 200 % de la base de remboursement. Concrètement :

  • 100 % de la BR (base de remboursement) : Votre mutuelle complète le remboursement de la Sécurité sociale pour que le total atteigne 100 % de la base de remboursement. Cela couvre le ticket modérateur, mais pas les dépassements d’honoraires.
  • Plus de 100 % (150 %, 200 %, 300 % ou davantage) :

Votre mutuelle peut alors rembourser une partie ou la totalité des dépassements d’honoraires, dans la limite prévue par le contrat. Ce niveau de garantie est particulièrement utile si votre kinésithérapeute a un tarif supérieur au tarif conventionnel.

 

Ce que couvre concrètement votre mutuelle

Selon votre contrat complémentaire santé, la mutuelle peut :

  • prendre en charge le ticket modérateur sur les séances prescrites ;
  • participer aux dépassements d’honoraires des kinésithérapeutes non conventionnés ou pratiquant des tarifs supérieurs au tarif de convention ;
  • proposer, dans certains contrats, une meilleure prise en charge pour les séances à domicile ou les séances de kinésithérapie considérées comme prioritaires (post-opératoire, rééducation après accident, troubles fonctionnels importants…).

En revanche, certaines séances non prescrites, à visée de confort ou relevant d’une médecine douce non reconnue comme acte médical, peuvent être peu ou pas remboursées par la Sécurité sociale comme par la mutuelle. Tout dépend alors de votre contrat et des options choisies.

Mieux limiter votre reste à charge kiné : Si vous avez souvent recours à la kinésithérapie (activité sportive régulière, affection de longue durée, rééducation après accident, pathologie chronique), une mutuelle santé adaptée permet d’absorber une grande partie du reste à charge. Les contrats les plus complets peuvent couvrir une large part des dépassements d’honoraires, dans la limite de la base de remboursement et des plafonds annuels prévus. Limitez votre reste à charge grâce à une meilleure couverture.

Exemples chiffrés de remboursement selon votre niveau de garantie

Pour se repérer, il est utile de raisonner avec un exemple simple (montants donnés à titre illustratif) : Séance de kinésithérapie en cabinet.

  • Tarif du kiné conventionné : proche du tarif de convention fixé par la Sécurité sociale. •
  • La Sécurité sociale rembourse une partie de ce tarif, en fonction du taux applicable (60 % ou 100 % de la base de remboursement).
  • Votre mutuelle prend le relais sur le ticket modérateur, puis éventuellement sur la partie du tarif qui dépasse la base de remboursement, selon vos garanties.

Avec une mutuelle à 100 %, votre ticket modérateur est en général couvert, mais pas les dépassements d’honoraires. Avec une mutuelle à 200 % ou 300 % de la base de remboursement, la part remboursée par la mutuelle peut être plus importante, ce qui réduit fortement votre reste à charge, notamment en ville ou en zone à forte demande, où certains professionnels de santé pratiquent des tarifs plus élevés.

Kiné conventionné, non conventionné, à domicile : quel impact sur vos remboursements ?

 

Kiné conventionné en secteur 1 : le cas le plus courant

La plupart des patients consultent un kinésithérapeute conventionné, qui applique les tarifs fixés par la convention. Dans ce cas : la Sécurité sociale rembourse sur la base de ce tarif conventionnel ; votre mutuelle ou complémentaire santé intervient pour compléter ce remboursement, selon le niveau de garanties choisi ; le reste à charge est souvent limité lorsque vous disposez d’une contrat complémentaire santé couvrant correctement les auxiliaires médicaux. Une mutuelle à 100 % ou 150 % de la base de remboursement peut suffire si votre kiné ne pratique pas de dépassements.

 

Kiné non conventionné et dépassements d’honoraires

Certains kinés pratiquent des tarifs supérieurs au tarif de convention, voire ne sont pas conventionnés. Dans ce cas : la Sécurité sociale rembourse toujours sur la base du tarif conventionnel, et non sur le prix réellement payé ; la différence entre le tarif pratiqué et le tarif de convention peut être importante ; une mutuelle santé avec un taux de remboursement élevé (par exemple 200 % ou 300 % de la base de remboursement) permet de mieux absorber ces dépassements.

Si vous savez que vous devrez consulter ce type de professionnel de santé sur la durée (kiné du sport, rééducation spécifique, pathologie chronique), il peut être pertinent de vérifier vos garanties et, au besoin, d’adapter votre formule.

 

Séances de kiné à domicile, de nuit ou le week-end

Les séances de kinésithérapie à domicile ou à des horaires particuliers (nuit, dimanche, jours fériés) peuvent donner lieu à des majorations tarifaires. La Sécurité sociale applique alors les règles propres à ces actes (toujours sur la base de remboursement correspondante). La mutuelle couvre le ticket modérateur et, selon les garanties, une partie des majorations. Là encore, une bonne lisibilité du contrat complémentaire santé est essentielle pour anticiper les frais remboursés et le reste à charge.

Bon à savoir : si ces notions de secteur 1, 2 ou 3 ne vous sont pas familières, vous pouvez consulter notre article qui explique la différence entre les secteurs de convention et leurs effets sur vos remboursements.

Quelles démarches pour se faire rembourser ses séances de kiné ?

Avant le traitement : prescription et accord préalable

Pour obtenir le remboursement de vos dépenses de santé par la mutuelle : Votre médecin généraliste ou spécialiste établit une prescription médicale précisant l’indication (par exemple, séance de rééducation après entorse ou après une chirurgie) et parfois le nombre de séances. Pour certaines pathologies ou un grand nombre de séances, un accord préalable de la caisse est nécessaire : la demande est transmise au service médical qui peut accepter ou refuser la prise en charge. Cette étape est déterminante pour garantir une prise en charge optimale par la Sécurité sociale et par votre mutuelle.

Pendant le traitement : feuille de soins, télétransmission et tiers payant

Selon l’organisation du cabinet ou de l’établissement hospitalier : le kinésithérapeute utilise la télétransmission : les informations sont envoyées directement à la Sécurité sociale, ce qui accélère le remboursement de la sécurité sociale ; vous bénéficiez parfois du tiers payant, total ou partiel : une partie des frais médicaux n’est pas avancée par vous, mais directement réglée entre les professionnels de santé, l’Assurance Maladie et la mutuelle santé. Le tiers payant facilite le suivi des soins et limite les dépenses immédiates, surtout lorsque les séances sont rapprochées.

Après la séance : suivi des remboursements et envoi des justificatifs

Vous pouvez suivre vos remboursements sur : votre espace en ligne ameli.fr ou celui de votre régime obligatoire ; votre espace client mutuelle, qui reprend généralement les sommes prises en charge et le reste à charge. Si vous êtes par exemple déjà assuré chez AG2R LA MONDIALE, vous pouvez également demander un remboursement de frais de santé en ligne directement depuis votre espace client.

Si le tiers payant n’est pas mis en place, vous devez parfois envoyer la facture ou la feuille de soins à votre mutuelle pour obtenir le remboursement complémentaire. 

Cas pratiques : combien reste-t-il à payer dans les situations les plus fréquentes ?

Séances de rééducation après entorse ou chirurgie

Vous consultez un kinésithérapeute conventionné en cabinet, dans le cadre d’une séance de kinésithérapie prescrite pour une entorse de cheville ou une rééducation post-opératoire.

La Sécurité sociale rembourse une partie du tarif conventionnel, selon le taux de remboursement applicable. Votre mutuelle couvre le ticket modérateur, voire plus si le contrat est généreux sur les auxiliaires médicaux. Avec une mutuelle santé adaptée, votre reste à charge peut être très limité, même pour un nombre de séances important.

Kiné non conventionné en ville avec dépassements d’honoraires

Vous consultez un kiné du sport qui pratique un tarif plus élevé que le tarif conventionnel : la Sécurité sociale rembourse sur la base de remboursement habituelle, sans tenir compte du dépassement ; la mutuelle couvre le ticket modérateur et, selon le contrat, une partie du dépassement d’honoraires ; plus le taux de remboursement (150 %, 200 %, 300 %) est élevé, plus votre reste à charge diminue. Ce type de situation illustre l’importance de choisir une mutuelle adaptée à vos besoins, surtout si vous devez suivre un long traitement.

Kiné en ALD, femme enceinte, enfant de moins de 18 ans

Si vous êtes reconnu·e en affection de longue durée (ALD), enceinte ou si votre enfant de moins de 18 ans a besoin de séances de kinésithérapie : la Sécurité sociale peut prendre en charge 100 % de la base de remboursement des séances prescrites ; la mutuelle intervient pour les franchises, la participation forfaitaire et les éventuels dépassements d’honoraires. Dans ces contextes, une bonne complémentaire santé permet de limiter au maximum le coût global des soins, alors même que le nombre de séances peut être important.

Kiné à domicile pour une personne âgée ou en perte d’autonomie

Pour une personne âgée ou un proche en perte d’autonomie, les séances de kiné à domicile peuvent être essentielles pour préserver la mobilité et éviter certaines complications (chutes, perte musculaire, douleurs). Ces séances peuvent entraîner : des majorations de tarif (déplacement, horaires) ; un reste à charge plus important sans mutuelle. Une mutuelle santé adaptée à ce type de situation permet de sécuriser l’accès aux soins, sur la durée.

Être mieux protégé face aux besoins de kinésithérapie : Lorsque la kinésithérapie s’inscrit dans la durée (ALD, rééducation au long cours, affection neurologique, cancer du sein ou autre pathologie lourde), les frais de santé peuvent rapidement représenter un budget significatif. Une mutuelle santé structurée autour de garanties solides sur les auxiliaires médicaux et la prise en charge en cas de longue durée vous aide à prévenir les dépenses imprévues et à maintenir l’accès aux soins dont vous avez besoin. Découvrez l’accompagnement proposé par notre mutuelle santé.

Comment choisir une mutuelle adaptée à vos besoins en kinésithérapie ?

Décrypter la ligne "auxiliaire médicaux" de votre tableau de garanties pour évaluer la prise en charge des séances de kinésithérapie dans votre contrat :

  • repérer la ligne “auxiliaires médicaux / kinésithérapeute” ;
  • vérifier le niveau de remboursement (100 %, 150 %, 200 % ou plus de la base de remboursement) ;
  • identifier l’existence de plafonds annuels ou de limites de nombre de séances.

Ce décryptage permet de savoir si votre contrat couvre correctement les séances prescrites, les dépassements éventuels et certaines séances à domicile.

Avant de souscrire une mutuelle ou de changer de formule, il peut être utile de vous demander : À quelle fréquence êtes-vous susceptible de consulter un kinésithérapeute (activité professionnelle physique, sport, antécédents médicaux, affection de longue durée, etc.) ? Consultez-vous plutôt en cabinet, en établissement hospitalier ou à domicile ? Êtes-vous prêts à vous tourner vers un kiné conventionné, ou avez-vous besoin d’un spécialiste non conventionné (kiné du sport, expertise particulière) ? Quelle part de reste à charge êtes-vous prêts à assumer, et sur quelle durée ?

En fonction de vos réponses, une mutuelle santé avec un niveau de garanties renforcé sur les auxiliaires médicaux peut être particulièrement pertinente.

FAQ – Remboursement kiné et mutuelle

 

Est-ce que le kiné est remboursé par la Sécurité sociale ?

Oui, les séances de kinésithérapie prescrites par un médecin et réalisées par un kinésithérapeute conventionné sont remboursées par la Sécurité sociale, sur la base d’un tarif de convention. Le taux de remboursement dépend de votre situation (parcours de soins coordonnés, ALD, maternité, âge, etc.).

 

Comment savoir si ma mutuelle rembourse les séances de kiné ?

Il suffit de consulter votre tableau de garanties, à la rubrique “auxiliaires médicaux / kinésithérapeute”. Le niveau de remboursement (100 %, 150 %, 200 % de la base de remboursement) indique la part prise en charge par votre mutuelle ou complémentaire santé, en plus de la Sécurité sociale.

 

Le kiné peut-il être remboursé à 100 % ?

Oui, dans certaines situations (affection de longue durée, maternité, enfant de moins de 18 ans), la Sécurité sociale rembourse 100 % de la base de remboursement des séances prescrites. Votre mutuelle santé reste toutefois utile pour les dépassements d’honoraires, la franchise médicale et d’éventuelles majorations.

 

Le kiné est-il remboursé sans ordonnance ou hors parcours de soins ?

Sans prescription médicale, la plupart des séances de kinésithérapie ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Hors parcours de soins coordonnés, la prise en charge peut être réduite. Votre mutuelle peut éventuellement intervenir, selon les conditions de votre contrat, mais le reste à charge risque d’être plus élevé.

 

Que se passe-t-il si mon kiné pratique des dépassements d’honoraires ?

La Sécurité sociale rembourse sur la base de remboursement habituelle, sans tenir compte du dépassement. Le dépassement d’honoraires peut être partiellement ou totalement pris en charge par votre mutuelle, selon le taux de remboursement prévu et les limites du contrat complémentaire santé.

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